Par Matthew Ehret-Kump
Traduit par Jean-Philippe Lebleu
Le Canada doit présentement choisir entre deux dettes qui s’excluent mutuellement. La première est celle encourue envers les bâtisseurs de nations qui ont fait prospérer notre pays en se sacrifiant pour que la postérité connaisse un avenir meilleur ; la seconde est le paiement exigé de nos concitoyens pour maintenir la prétendue valeur des créations financières frauduleuses de l’oligarchie financière, qui se trouvent concentrées dans le secteur immobilier et la titrisation des dettes personnelles.
L’effondrement systémique qui secoue présentement la planète se manifeste de différentes façons et il ne faudrait surtout pas croire que le Canada soit en quelque façon exempt des fautes dont les désastreux effets se font maintenant sentir dans plusieurs pays, ni qu’il soit à l’abri des conséquences d’un effondrement généralisé. En fait, comme plusieurs indications le montrent, à moins qu’un standard bancaire Glass-Steagall ne soit à nouveau fermement appliqué au système bancaire moribond, et ce très bientôt, un destin similaire à celui qui menace déjà les nations d’Amérique et d’Europe, attend les Canadiens.
Par conséquent, tout citoyen qui ignore que l’option Glass-Steagall est présentement étudiée par le Congrès américain et le Sénat italien, ou qu’il y a déjà eu l’équivalent d’un standard Glass-Steagall au Canada, est incapable de décider ce qui doit être fait pour sauver notre pays de la menace qui pèse sur lui. Au Canada, le nom de cette loi essentielle, malheureusement inconnu de la majorité, était les “quatre piliers”. Ce rapport vise à faire un bref historique de cette loi jusqu’à son abrogation et à indiquer les moyens par lesquels elle pourrait être remise en vigueur : la survie du Canada et celle de toute la civilisation en dépendent.
Le contexte financier
« Les marchands du temple de la civilisation ont fuit leurs trônes. Nous pouvons maintenant restituer au temple ses anciennes vérités. La mesure de cette restitution se situe dans l’ampleur avec laquelle nous appliquons des valeurs sociales plus nobles que le simple profit monétaire. »
– Discours d’investiture de Franklin Delano Roosevelt, le 4 mars 1933.
Sachant que les bulles financières des années 20 n’avaient été possibles que parce que les “marchands du temple” avaient eu accès à l’argent des banques de dépôts, Franklin Roosevelt centra son combat contre les abus de Wall Street en 1933 sur une loi bancaire qui fut appelée Glass-Steagall, du nom des parrains de cette réforme Rooseveltienne au Congrès, le sénateur Carter Glass et le membre de la Chambre des Représentants, Henry B. Steagall. Cette loi créait une séparation absolue entre les activités bancaires productives et les activités bancaires spéculatives, de façon à permettre que seul l’argent des banques de dépôt soit protégé par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC). Les banques d’investissement étaient donc abandonnées à leur propre sort puisque, sous cette loi, elles ne menaçaient plus l’ensemble du système bancaire. Le succès exceptionnel que remporta cette loi, malgré les protestations répétées de Wall Street, inspira plusieurs autres pays à adopter une politique de séparation bancaire similaire. La réforme bancaire de Roosevelt, accompagnée de la vigoureuse application des principes d’un système de crédit, d’un budget d’équipement, de prix de parité, et d’une politique promouvant le développement scientifique et technologique, créa une nouvelle dynamique qui fit naître de grands espoirs pour l’humanité et de grandes terreurs pour l’empire financier de Wall Street et de la City de Londres.
Le meurtre de John F. Kennedy engendra une nouvelle ère de pessimisme et d’irrationalisme culturel dont la société n’est toujours pas revenue. La perspective à long terme que représentaient ou avaient représenté, pour l’humanité, le programme spatial, la voie maritime du St-Laurent et les grands projets infrastructurels du New Deal américain, fut détruite, et il en résulte une tendance de plus en plus populaire à considérer les plaisirs immédiats des individus comme la seule chose importante, tout en espérant d’une façon mystique que de la somme des plaisirs immédiats naîtrait un futur prospère pour les prochaines générations. Dans ce nouveau cadre philosophique, si contraire à la planification à long terme du passé, l’argent devint une force en soi pour les gains à court terme alors qu’il aurait dû être au service d’investissements visant à augmenter la productivité physique de la société. Ce nouveau paradigme de « l’instant présent » favorisa le développement d’un nouveau modèle économique qui se substitua au modèle économique industriel qui avait pourtant fait de nouveau ses preuves aux Etats-Unis à partir de l’investiture de Roosevelt et ailleurs par la suite.
Ce « monétarisme post-industriel » se consolida en 1971, lorsque Richard Nixon annonça la fin des taux de change fixes établis par les accords de Bretton Woods et son remplacement par un système de « taux de change flottants ». 1971 fut aussi une année charnière pour une autre raison: cette année-là, Lord Jacob Rothschild créait, sous l’égide de la Banque Royale d’Écosse, le Groupe Bancaire Inter-Alpha qui contrôle aujourd’hui 70% de la finance mondiale. Lord Jacob Rothschild décrivit explicitement l’objectif de cette nouvelle structure dans un discours prononcé en 1983: « Deux types d’institutions gigantesques, les compagnies de services financiers internationales et les banques de dépôts dotées de compétences pour le commerce international, peuvent converger pour former un ultime conglomérat financier à plusieurs têtes qui sera nanti d’un pouvoir absolu. »
Cette orientation politique requérait la destruction du système d’états-nations souverains et son remplacement par une structure de gouvernance mondiale de type néo-féodale, toute cela grâce à l’idée millénaire de contrôler le système monétaire tout en jouant sur les vices des pauvres imbéciles qui, en permettant à leur nation d’être guidée par la croyance aux forces hédonistes du marché, scellaient la ruine de leur propre progéniture.
Le Big Bang
La grande « libéralisation » du commerce mondial, commencée avec les taux de changes flottants de 1971, s’accéléra avec la politique de taux d’intérêts élevés du gouvernement Thatcher qu’adopta ensuite, entre 1980-82, Paul Volcker, directeur de la Réserve fédérale des États-Unis ; cette politique usuraire dévasta une partie importante des petites et moyennes entreprises, permit la débacle spéculative des caisse d’épargnes ( Savings and Loans) et aida à cartelliser les secteurs des mines, de l’alimentation, et des finances.
En 1986, Margaret Thatcher lança le « Big Bang » de la dérégulation financière ouvrant ainsi, au nom de la City de Londres, une ère d’irrationalisme économique. Cette vague de libéralisation se propagea très rapidement à travers la planète, et la séparation entre banque de dépôt et banque d’investissement qui, depuis la deuxième guerre mondiale, avait réussit à empêcher que la finance privée n’impose sa volonté sur les Etats-Nations souverains, fut éliminée.
Après plusieurs décennies d’effritement de la structure régulatrice que Roosevelt avait érigée par sa courageuse intervention dans l’histoire, le « Big Bang » établissait un précédent de dérégulation financière et sa conception de « banque universelle » allait servir de modèle dans la plus grande partie des pays occidentaux.
La destruction des « quatre piliers » canadiens
Au Canada, la faillite de deux grandes banques de dépôts en 1985 (Northland and CCB) fournit un contexte de crainte qui augmenta l’efficacité de l’argument sophistique selon lequel les banques canadiennes ne pourraient désormais plus rivaliser avec les institutions financières étrangères, comme celles de Londres qui, elles, combinaient sous un même toit les domaines de l’assurance, de la spéculation, des trusts, et des banques de dépôts. Ce n’est pas en raison d’une culture bancaire conservatrice, comme on le dit souvent, que les banques privées canadiennes évitèrent de se livrer jusqu’alors à une spéculation effrénée, mais parce qu’elles étaient soumises à une série de régulations qui établissaient des murs étanches entre dépôts commerciaux, valeurs mobilières, compagnie d’assurance et Trusts. Le fait que FDR ait clairement réussi à maîtriser le pouvoir de Wall Steet dans les années 30 avait fait que le Canada avait adopté des régulations qui garantissaient que chaque secteur de la pratique financière canadienne soit non seulement isolé du reste, mais qu’il soit aussi régulé par des comités différents.

Même si les banques canadiennes et les grandes corporations avaient toujours été très centralisées et qu’elles ont toujours eu une grande influence sur le gouvernement fédéral, il existait une limite à la guerre économique qu’elles pouvaient livrer au producteur canadien et à la communauté mondiale.
A cette époque, les banques (de dépôt) ne s’occupaient que d’accepter des dépôts et faire des prêts commerciaux, les Trusts fournissaient des services fiduciaires et des prêts hypothécaires, les compagnies d’assurances offraient une protection financière et la vente des titres de société en bourse était réservée aux courtiers en valeurs mobilières.
L’oligarchie financière centrée à Londres s’assura que ses larbins de l’oligarchie canadienne dénoncent à chaque opportunité le système des « quatre piliers » pour son archaïsme et ses atteintes à la libre entreprise et à l’esprit de compétition, et qu’ils promeuvent un système du « tout sous un même toit », un système de banque « universel », comme cela existait à Londres.
Cette pratique du « tout sous un même toit » allait, grâce à d’innombrables « fusions et acquisitions », engendrer des méga-institutions financières et permettre des profits gigantesques qui étaient désormais presqu’entièrement dissociés de l’économie réelle.
« Comment, disaient-ils, le Canada peut-il être réellement créatif et compétitif si nos banques sont ultra-régulées et que leur taille est minuscule comparée à celles de Londres ? »
Cela ne les dérangeait nullement que les profits ne soient plus reliés aux processus productifs de l’économie physique comme cela avait été le cas dans l’ancien système de Bretton Woods.
Comment accroître la marge de profit au taux hyperbolique nécessaire pour rivaliser avec la City, si on ne pouvait, comme elle, utiliser les dépôts des épargnants dans des activités à haut risque ? Le système des « quatre piliers » devait être abandonné.
Deux rapports virent le jours au mois de décembre 1986 : La régulation des institutions financières Canadiennes et Nouvelles directions pour les secteurs financiers, également connus sous les noms de livre vert et de livre bleu.
Ces deux rapports influents suggéraient de reproduire le « Big Bang » Thatchérien au Canada en proposant que l’industrie financière se regroupent d’abord sous le contrôle d’un holding, avant de progresser vers une dérégulation complète.
Au début de 1987, sous le gouvernement Mulroney, trois des quatre piliers furent éliminés à la faveur d’un amendement, approuvé par le Gouverneur Général de sa majesté, qui promulguait que les activités des banques de dépôts, des trusts et des courtiers en valeur mobilières pouvaient co-exister sous un même toit.
La loi bancaire de 1987 permettait aussi aux investisseurs étrangers de posséder jusqu’à 50% d’une compagnie d’investissements canadienne à partir de juin 1987, et jusqu’à 100% à partir de juin 1988.
En 1992, une nouvelle loi bancaire abolissait le dernier pilier qui avait empêché jusque-là que le secteur des assurances fit partie du système universel, en plus de mettre fin au système de réserve statutaire.
Alors que la majorité des nations d’Europe et du Commonwealth se conformait ainsi aux idéaux darwiniens de la sélection naturelle et à son «corollaire de Big Bang cosmologique », le système financier commençait à s’émietter. L’irrationalisme et l’absence de causalité devint alors la cause acceptable de tout changement, alors que les décisions économiques étaient prises en fonction d’un profit financier immédiat.
Le cancer des dérivés progresse
La prévision d’un effondrement boursier qu’avait faite l’économiste américain Lyndon LaRouche au mois de septembre 1987, sa seule prévision à court terme, se matérialisa le 19 octobre 1987, alors que le Dow Jones plongea de 23%. L’oligarchie financière s’affola et convoqua une série de meetings d’urgence à l’échelle mondiale où l’ancien valet de JP Morgan, Alan Greenspan, fit choisir une « solution » qui ne pouvait que mener à un avenir d’hyperinflation et de fascisme.
Les produits dérivés, ces nouveaux actifs financiers promus par Greenspan, furent popularisés sous le nom orwellien « d’instruments financiers innovateurs ».
Les technologies informatiques qui avaient vu le jour avec la NASA, et qui avaient été dédiées à l’exploration spatiale et au progrès scientifique et technologique des nations furent perverties pour permettre la création de nouvelles formules mathématiques complexes qui pouvaient associées des valeurs aux différentiels des prix sur des titres ou des dette assurées ; on pouvait alors se couvrir sur les marchés comptants ou les marchés à terme, activités qu’avait rendu possible l’abandon des taux de change fixes du système de Bretton Woods.
Alors que ce monstre s’autonourrissait et grandissait de façon exponentielle, il s’approchait d’autant de sa propre perte : la « confiance des marchés financiers » revint grâce à ce nouveau flux d’argent facile, mais le potentiel physique nécessaire pour sustenter la vie humaine continuait à se désagréger
L’ALENA entre en scène
Ce n’est pas une coïncidence, si durant cette période, Brian Mulroney, ce grand admirateur de Margaret Thatcher, fit passer un autre traité contre le principe d’état-nation : l’Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALÉNA).
Ce traité fit que les programmes protectionnistes qui avaient gardé les industries et les fermes canadiennes au Canada furent abandonnés, et que plusieurs compagnies canadiennes disparurent tandis que la main-d’œuvre industrielle du Canada, hautement qualifiée, fut remplacée par celle du Mexique, où les qualifications des travailleurs, la qualité des infrastructures, et les technologies appliquées étaient grandement inférieures; et où, évidemment, la main-d’œuvre était beaucoup moins coûteuse.
A partir de ce moment, le potentiel industriel que représentait l’utilisation des vastes ressources naturelles du Canada en fonction du progrès de la nation fut abandonné, alors que l’existence au jour le jour du Canada dépendit de plus en plus de ses exportations de matières premières à bon marché.
Ainsi la capacité de production physique de la société se détériorait alors que les profits monétaires associés à une philosophie de « l’instant présent » montaient en flèche.
La nouvelle loi libéralisant les fusions et acquisitions s’ajouta aux effets du système de « banque universelle », à l’ALÉNA et à la création d’une économie de produits dérivés pour permettre une cartellisation de la finance à un rythme jamais vu auparavant.
Tandis que, dans les années 90, dans le plus pur esprit de « la loi de la jungle », les multiples institutions financières s’entredévoraient, le quatrième et dernier pilier de la régulation bancaire fut éliminé en 1992, et les compagnies d’assurance purent être absorbées dans le système de « banque universelle ».
Malgré quelques efforts pour réguler cette nouvelle structure, les conflits d’intérêt et le pouvoir politique du privé devinrent incontrôlables, comme le démontrent aux Etats-Unis le sabotage des efforts de Brooksley Born, directrice de la Commission des valeurs mobilières, pour combattre le cancer des produits dérivés au stade initial, ou ceux du Président Bill Clinton pour étudier et instituer une « nouvelle architecture financière mondiale », quelques semaines avant que n’éclate l’affaire Monica Lewinsky en 1997.
En 1999, c’est un Bill Clinton sur la défensive qui signa à contre-coeur la Loi Gramm-Leach-Bliley, écrite par le secrétaire au Trésor Larry Summers, qui abrogeait carrément la loi Glass-Steagall. Nul doute qu’un des arguments apportés pour cette abrogation fut le précédent canadien, le démantèlement des « quatre piliers » 12 ans auparavant.
Ainsi disparaissaient presque complètement les derniers obstacles aux « forces du marché » qu’avait érigés ce que l’oligarchie financière appelait « le système archaïque des États-Nations souverains ». Les marchés allaient désormais pouvoir mystérieusement inciter « l’innovation » sans avoir à craindre «les intérêts égoïstes des états-nations protectionnistes ».
Pendant ce temps, la bulle des nouvelles technologies, qui s’était bâtie autour du bogue de l’an 2000, éclata et les effets dévastateurs immédiats que cela aurait dû avoir ne furent évités que par la création d’une nouvelle bulle inflationniste mondiale par Alan Greenspan qui, en remerciement, fut fait Chevalier quelque temps plus tard par la reine d’Angleterre. Comme avec la bulle de la grande dépression 80 ans auparavant, le marché de l’immobilier allait devenir le théâtre de cette folie spéculative.
Une fois la loi Glass-Steagall abrogée, le capital légitime, tels les fonds de pension, pouvait être utilisé par les institutions financières pour des paris spéculatifs.
Des milliards de dollars affluèrent alors dans les titres adossés à des créances hypothécaires (mortgage-backed securities), un marché où les emprunts s’effectuaient aux taux artificiellement bas de 1-2% d’intérêt, et qui permettait des profits incroyablement élevés.
Cette folie s’accrut alors que la valeur financière des maisons s’accroissait rapidement jusqu’à dépasser de beaucoup la valeur réelle de la maison, au point où des maisons de 100 000$, atteignaient en l’espace de quelques années 5 à 6 fois ce prix.
Tant et aussi longtemps que nul ne mettait en question le bien-fondé de cette croissance et qu’était ignorée la nature impayable du capital sous-tendant les actif financés à coups d’effets de levier, lesquels étaient attachés aux infâmes « subprimes » et à d’autres titres de créances illégitimes, les profits semblaient pouvoir croître indéfiniment.
Toute personne contestant cette logique était considérée comme un hérétique par les grands-prêtres de l’époque.
Le “succès étonnant” de la titrisation de la dette immobilière incita immédiatement les milieux financiers à appliquer le même modèle à la dette des nations. Dorénavant, la titrisation du montage de dettes souveraines, sujette à de multiples effets de levier sur les marchés mondiaux dérégulés, ne serait plus considérée comme un acte de trahison nationale, mais comme la clé vers de l’argent facile. Alors que Goldman Sachs organisait le portefeuille national de la Grèce pour lui permettre d’accéder au piège de l’Euro, l’argent facile apparaissait si rapidement que les victimes étaient trop aveuglées par leur propre hédonisme pour voir que la guillotine était sur le point de s’abattre sur leur nuque plus rapidement que Barack Obama peut dire : “Les fondamentaux sont sains”.
La situation Canadienne
Durant la première décennie de l’an 2000, les prix moyens de l’immobilier résidentiel de Montréal, Toronto et Vancouver, dépassèrent ceux que les États-Unis avait connu au moment où sa bulle hypothécaire atteignait son maximum en 2007. Plus de mille milliards de dollars en dettes hypothécaires furent utilisées avec des effets de levier sur les places boursières, et de ce total 600$ milliards sont garantis à titre de valeurs hypothécaires par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Cette bulle immobilière ne se serait pas développée de cette façon sans l’augmentation de la limite de remboursement garanti qui est passée de 350$ milliards en 2007 à 600$ milliards aujourd’hui ; et elle aurait explosé depuis longtemps si le Gouverneur de la Banque du Canada, l’ancien employé de Goldman Sachs, Mark Carney n’avait maintenu des taux d’intérêts extraordinairement bas. En effet, il est estimé que même une faible hausse des taux d’intérêts aurait pour effet de rendre immédiatement impayable environ 10 % des hypothèques.
Un rapport récent produit par le Centre Canadien de Politiques Alternatives (CCPA) a démontré que, bien qu’il n’y ait pas de loi sur la transparence au Canada, contrairement à ce qui se passe dans le secteur bancaire des Etats-Unis ou de la zone euro, on peut prouver que depuis 2009, les banques canadiennes ont reçu un renflouement d’une valeur frôlant les 114$ milliards (sans compter les profits dus aux effets de levier) en provenance soit du SCHL, qui a fournit 69$ milliards pour l’acshat de produits financiers toxiques appartenant aux cinq grandes banques canadiennes, ou soit à la fenêtre de la Réserve Fédérale américaine. Alors que les défenseurs de la foi monétariste définissaient ce renflouement comme une simple injection de liquidité, on peut penser que Shakespeare, quant à lui, répliquerait qu’ “une rose, peu importe son nom, sentira toujours aussi bon”… sauf que la rose en question est un corps en décomposition.
Depuis le « Big Bang » thatchérien, l’ensemble de la masse d’actifs associée aux contrats des produits dérivés s’élève maintenant, selon les meilleurs estimés, à une valeur qui se situe entre $700 000 milliards et $1.4 millions de milliards, c’est-à-dire entre dix et vingt fois
le produit intérieur brut mondial. La City de Londres contrôlerait 47% de cette masse hyperinflationniste, tandis que 16 des 7500 banques américaines gèreraient 25% de ce total et que six d’entre elles (JP Morgan Chase, Citigroup, Bank of America, Goldman Sachs, Morgan Stanley, et Wells Fargo) contrôleraient 75 % de ce 25 %. Des rapports de l’Institut Lévi datant de décembre 2011 ont établi que la totalité du renflouement bancaire effectué par les Etats-Unis atteignait $29 000 milliards pour l’ensemble des banques américaines, canadiennes et européennes, et la situation du fonds de renflouement de l’Euro, toujours vide malgré d’incessantes contributions, démontre que le problème ne peut être résolu de cette façon. Au Canada, des rapports ont prouvé que l’exposition notionnelle totale aux contrats des produits dérivés s’élève à $18 900 milliards ce qui, si on considère que l’économie canadienne et l’économie américaine sont dans un rapport de 1/10, montre que la folie bancaire du Canada est au moins aussi grande que celle des Etats-Unis.
Conclusion
« Si le taux d’inflation est plus élevé que le taux des renflouements, alors ce qui se produit c’est que lorsque vous tentez d’accroître le renflouement, vous accroissez l’hystérie. Vous accroissez le taux d’effondrement (du système). Le taux d’effondrement dépasse alors le taux de renflouement. » – Lyndon LaRouche 2012.
Lyndon LaRouche, le seul économistes dont les prévisions publiques se sont toujours trouvées avérées (l’effondrement du système de Bretton Woods en 1971 par exemple), a mené le combat ces 40 dernières années contre, ce qu’il appelait l’effet autrement inévitable d’intentions et de choix politiques spécifiques. Aujourd’hui, LaRouche dit que le taux d’effondrement de l’économie physique surpasse notre capacité à renflouer le système. À cause de cette très réelle contrainte physique pour l’humanité, nous devons choisir : soit que nous revenons au principe du standard de Glass-Steagall, permettant de faire la différence entre valeur fictive et valeur réelle et permettant de protéger les valeurs réelles et non les valeurs fictives, que ce soit en séparant les « banques universelles » en banque de dépôt et banques d’investissement ou en revenant aux « 4 piliers » canadiens, ce qui aurait alors pour effet de faire disparaître la dette énorme, impayable et illégitime qui étouffe les nations ; ou soit que nous faisons face à l’hyperinflation, la guerre, la famine et les pandémies à une échelle telle que l’âge des ténèbres du 14e siècle en Europe semblera un incident mineur.
Dans un monde où il y a déjà plus de 7 milliards d’habitants, les patriotes doivent s’unir pour faire échouer les manigances de l’Empire Britannique pour fomenter une guerre entre l’OTAN d’une part et la Russie et la Chine d’autre part, et ils doivent plutôt promouvoir de grands projets infrastructurels orientés vers l’avenir, comme le North American Water and Power Alliance (NAWAPA), le développement de l’Arctique, l’industrialisation de l’Afrique, le développement d’un système de défense contre les astéroïdes et la colonisation de Mars, qui bénéficieraient tous grandement d’une transition rapide du présent mode énergétique vers une économie basée sur la fusion nucléaire. L’étape suivante sera le développement d’énergie basée sur les réactions matière-anti-matière.
Choisir cette option optimiste pour notre avenir, permettrait non seulement à l’humanité de garantir sa survie à court terme, et d’améliorer considérablement son sort à long terme, mais cela la forcerait aussi à reconnaître enfin que la croyance en un univers issu du Big Bang, c’est-à-dire sans cause réelle, requiert que la « mort thermique » de l’univers des écologistes, ou le « big crunch » des monétaristes soit un facteur prédéterminé du système.
Dans les deux cas, le principe directeur sous-jacent au système est une croyance religieuse en la doctrine de la deuxième loi de la thermodynamique. Pour rendre compte des changements qualitatifs dans l’espace-temps physique il faut avancer une hypothèse supérieure plus raisonnable. Ce doit être une hypothèse qui prenne en compte le fait que le rôle causal de l’esprit humain est plus important que celui du reste du vivant, et que le rôle causal de la vie est supérieur à celui de la matière sans vie.
Cette hypothèse supérieure est facile à démontrer, il suffit d’appliquer les découvertes de Lyndon LaRouche dans la science de l’économie physique, qui permettent non seulement de prévoir les conséquences tragiques de désastreuses décisions monétaires comme celles prises ces dernières décennies, mais aussi d’élaborer une trajectoire positive vers un avenir distant, où l’espèce humaine aura pris à nouveau conscience de son identité adulte en tant qu’espèce galactique, identité qui a toujours été sienne.
Comme le disait l’ancien Président mexicain Lopez Portillo, « nous devons écouter les sages paroles de Lyndon LaRouche », ou alors nous serons incapable d’honorer la dette que nous devons à nos ancêtres et nous connaîtrons un sort similaire à celui des dinosaures.
Notes:
[1] “Inter-Alpha Group: Nation Killers for Imperial Genocide” par John Hoefle, Executive Intelligence Review, Sept 2010
[2] cette débâcle est attribué à la loi Garn St-Germain d’octobre 82 qui permettait aux S&L de placer de l’argent en bourse
[3] La loi sur les réserves statutaires instituée en 1938 stipulait qu’un pourcentage des dépots des banques privés (généralement autour de 8%) soit déposé à la Banque du Canada. Cela permettait à la Banque du Canada d’avoir accès à du capital sans intérêt qui pouvait être utilisé pour des projets de développement à grande échelle. La banque jouissait également à travers cette loi d’un instrument (la capacité d’ajustement pour des secteurs spécifiques) pour empêcher que ne se développe des bulles spéculatives , lequel lui permettait de d’exiger des réserves supplémentaires lorsque certaines banques locales étaient connectées à des secteurs spécifiques qui subissaient une spéculation inflationniste, comme nous le voyons présentement avec le marché de l’immobilier au Canada.
[4] La loi sur les réserves statutaires instituée en 1938 stipulait qu’un pourcentage des dépots des banques privés (généralement autour de 8%) soit déposé à la Banque du Canada. Cela permettait à la Banque du Canada d’avoir accès à du capital sans intérêt qui pouvait être utilisé pour des projets de développement à grande échelle. La banque jouissait également à travers cette loi d’un instrument (la capacité d’ajustement pour des secteurs spécifiques) pour empêcher que ne se développe des bulles spéculatives , lequel lui permettait d’exiger des réserves supplémentaires lorsque certaines banques locales étaient connectées à des secteurs spécifiques qui subissaient une spéculation inflationniste, comme nous le voyons présentement avec le marché de l’immobilier au Canada.
[5] The Under-the-Radar Changes that may deflate (or pop) Canada’s Housing Bubble, Ben Rabidoux, Avril 2012
[6] Big Banks Big Secret: Estimating Government Support for Canadian Banks During the Financial Crisis, David Macdonald, Avril 2012. www.policyalternatives.ca
[7] $29,000,000,000,000: A Detailed Look at the Fed’s Bail-out by Funding Facility and Recipient”, James Felkerson, Décembre 2011. http://www.levyinstitute.org/
[8] GreatPonzi.com